Notre étude confirme le constat des anthropologues qui « s’accordent à montrer que la consanguinité elle-même fait l’objet d’une construction sociale, qu’elle n’est jamais le pur constat d’une relation biologique » (François Héritier et questions de parenté : le glossaire – Olivia Ferrand. Site ses.ens-Lyon.fr).
Nous avons observé que la perception de la consanguinité résultait de l’appréciation sociale de son utilité ou de sa dangerosité pour le groupe familial, afin de se perpétuer, transmettre ses richesses et sa culture, se développer. Le critère scientifique a bien sur progressivement condamné définitivement un taux important de consanguinité.
Mais notre étude nous a montré comment un phénomène biologique pouvait mêler à des constats objectifs scientifiques, des critères sociaux, trouvant leurs racines dans les origines de nos fonctionnements en groupe et dans notre conception de la personne.
Il nous semble que les débats sociologiques autour de faits biologiques se sont aujourd’hui déplacés sur d’autres phénomènes comme le clonage, les manipulations biologiques, la fécondation in vitro, etc. que l’on pourrait également étudier sous l’angle sociologique et qui suscitent autant de réactions fortes et émotionnelles que la consanguinité.
bonjour. je viens de découvrir ce blog thématique, pas encore tout lu en continuité, mais j'ai pioché par-ci par là et c'est passionnant ! je me rappelle avoir été totalement fascinée par les lois de NON consanguinuité des aborigènes australiens (cf ce livre fantastique de Barbara Glowczewski "La loi du rêve : approche topologique de l'organisation sociale et des cosmologies des Aborigènes d'Australie"). et j'approuve entièrement votre conclusion : les débats sociologiques autour de faits biologiques sont loin d'être épuisés. heureusement... bien à vous.- shx
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